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Par Bernard Tremblay, président-directeur général de la Fédération des cégeps

Cette lettre ouverte a été publiée dans La Presse+ le 27 janvier 2023.

Alors que le dernier examen d’admission à la profession de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) se trouve déjà sous la loupe du Commissaire à l’admission aux professions, qui évoque l’hypothèse de failles méthodologiques entraînant des résultats historiquement bas dans son rapport d’étape du 18 janvier dernier, La Presse+ du 26 janvier nous apprend, sous les signatures d’Ariane Lacoursière et d’Alice Girard-Bossé, que l’écart entre les résultats à cet examen des personnes diplômées des cégeps par rapport à celles qui ont terminé des études universitaires atteint 20 %.

Voir ainsi confirmée cette réalité, que les acteurs concernés du collégial soupçonnaient déjà, est carrément choquant pour ces filles et ces garçons qui ont bûché pendant trois ans au cégep pour obtenir le droit de servir le Québec, dans un programme exigeant ayant formé la majorité de notre personnel infirmier depuis plus de 50 ans. Car, rappelons-le, la formation infirmière est le cœur du réseau collégial depuis sa création. Elle est offerte dans 46 cégeps, ce qui assure l’accessibilité à des soins de qualité partout au Québec.

Obsédé depuis près de 20 ans par sa volonté de faire du baccalauréat le seuil d’admission à la profession infirmière, en l’inscrivant même comme première orientation de son plan stratégique, l’OIIQ prétend que son examen ne comporte pas de biais en défaveur du réseau collégial et accuse de mauvaise foi ceux qui émettent cette hypothèse. Or, pour le réseau collégial, il est clair que, consciemment ou non, l’examen de l’OIIQ est peut-être empreint de ce préjugé anti-cégep, les représentants collégiaux au comité de formation de l’Ordre s’étant déjà fait dire que si la demande de rehaussement de la formation formulée par l’OIIQ n’était pas acceptée, celui-ci pourrait choisir d’utiliser le levier de son examen pour arriver à ses fins. Dans ce contexte, il est plus que légitime de demander que toute la lumière soit faite sur cette question.

Pour la Fédération des cégeps, il est essentiel qu’une analyse neutre et complète des causes du haut taux d’échec soit réalisée par le Commissaire à l’admission aux professions afin d’apporter tous les éclaircissements sur ce résultat désolant et, surtout, d’éviter que cette situation se reproduise dans le futur.

Les candidates et les candidats ayant échoué dans une proportion inhabituelle au dernier examen de l’OIIQ ont réussi au cégep un programme difficile de trois ans, qui comprend des stages et prend appui sur l’utilisation de technologies de pointe. Les personnes qui l’ont suivi avec succès terminent leurs études avec le solide bagage de compétences qu’exigent les milieux de travail conformément à un devis établi par le ministère de l’Enseignement supérieur. En d’autres mots, elles sont hautement qualifiées et prêtes à servir une population qui a, plus que jamais, besoin d’elles et qui ne saurait les attendre plus longtemps. Ce sont des vies et des carrières qui sont en jeu, ce sont des centaines de jeunes qui se trouvent au cœur de ce débat et c’est toute la population québécoise qui est en attente de soins de santé.