Autres
Communiqués
Mémoires et avis
Textes d’opinion
Autres
2024
2023
2022
2021
2020
2019
2018
2017
2016
2015
2014
2013
2012
2011
2010
2009
2008
2007
2006
2005
2004
2003
2002
2001
2000
1999
1998
1997
janvier
février
mars
avril
mai
juin
juillet
août
septembre
octobre
novembre
décembre
Résultat(s)

Filtres sélectionnés:

Lettre ouverte publiée le 4 octobre 2005 dans Le Devoir, le 5 octobre dans le Journal de Québec et le 6 octobre dans Le Journal de Montréal.

Par Gaëtan Boucher, président-directeur général de la Fédération des cégeps, Ginette Bussières, présidente du Conseil provincial des cégeps du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ), Ronald Cameron, président de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), Marjolaine Côté, présidente du secteur cégep de la Fédération des employés et employées de services publics (FEESP‑CSN) et Étienne Hudon-Gagnon, président de la Fédération étudiante collégiale du Québec

Nous sommes étudiants, enseignants, employés de soutien et gestionnaires de cégep. Nous n’avons pas l’habitude de parler publiquement d’une seule voix, mais aujourd’hui nous sommes tous là, ensemble. C’est parce que nous partageons une même conviction à l’égard de notre réseau, composante de première ligne de l’enseignement supérieur, que nous avons mis de côté les différences de vues qui parfois nous opposent.

Notre conviction commune est ferme : les cégeps ont joué et doivent continuer de jouer un rôle fondamental en matière de formation postsecondaire, dont les besoins iront en s’accroissant, et ils doivent avoir les moyens de l’exercer pleinement. Or, ces moyens ne sont plus au rendez-vous depuis plusieurs années. Après avoir subi des coupes budgétaires de 265 M $ au cours de la dernière décennie, les cégeps n’ont pas encore connu de véritable réinvestissement. C’est à peine si le gouvernement du Québec parvient d’année en année à couvrir leurs coûts de système, c’est-à-dire le minimum vital. C’est trop peu, depuis trop longtemps.

Un sous-financement alarmant

Ce qui rend la situation encore plus critique, c’est que les cégeps – qui font partie intégrante du réseau public d’éducation et doivent le demeurer – sont largement tributaires du financement de l’État québécois, contrairement aux autres réseaux d’enseignement. La part du financement provenant du gouvernement du Québec dans le budget des cégeps est de 30 % supérieure à celle des universités. Leur budget découle par ailleurs du gouvernement fédéral dans une proportion de 0 % contre 12 % pour les universités. Résultat : chaque fois que l’État québécois diminue son financement, le réseau collégial public en est très sévèrement affecté.

Nous estimons par conséquent que le sous-financement des cégeps est tout aussi inquiétant, sinon davantage, que celui des universités. En effet, les enjeux auxquels les cégeps doivent faire face sont cruciaux pour l’avenir de notre société. Peut-on imaginer un seul instant qu’on puisse renoncer à l’objectif de donner accès à une formation supérieure collégiale de qualité dans toutes les régions du Québec? À celui de renforcer le potentiel de recherche et d’innovation de nos cégeps? Voudra-t-on laisser se dégrader les bibliothèques, les laboratoires et les équipements technologiques de pointe? Irons-nous jusqu’à compromettre la réponse aux besoins de qualification des adultes? Nous ne le pensons et ne le voulons certainement pas. Car c’est alors tout le Québec qui en souffrirait, à commencer par les jeunes eux-mêmes.

La part des collèges = 40 %

Dans un tel contexte, la hausse des transferts fédéraux à l’enseignement postsecondaire apparaît déterminante. Il y a là une solution à côté de laquelle le Québec et ses réseaux d’éducation postsecondaire – c’est-à-dire les collèges et les universités – ne peuvent pas passer.

Les collèges devront obtenir leur juste part des sommes qui seront allouées par le fédéral au gouvernement québécois. Cela signifie 40 % de l’enveloppe totale, ce qui correspond à la proportion du réseau collégial dans le budget du Québec dévolu à l’enseignement postsecondaire. Si l’on fait l’hypothèse qu’un montant de 550 M $ pourrait être accordé par le fédéral au gouvernement québécois, on arrive à un réinvestissement de l’ordre de 220 M $ pour les collèges. C’est très significatif. Et très attendu.

Notre détermination commune à faire valoir haut et fort l’importance pour le Québec d’investir dans son réseau collégial public nous a rassemblés aujourd’hui, par-delà nos différences d’opinions. Nous le devions aux 149 000 jeunes qui fréquentent un cégep cet automne et aux 34 000 salariés qui y travaillent tous les jours. Nous le devions aussi à la population, qui compte sur les cégeps pour répondre aux besoins de formation, occuper le territoire et développer l’ensemble des régions.