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Réplique au texte d’opinion de Sandra Le Courtois, Le sort des parents-étudiants, paru dans Le Devoir du 26 mai 2010, publiée sous le titre Une extrapolation maladroite dans Le Devoir du 31 mai 2010.

Par Brigitte Bourdages, présidente de la Commission des affaires de la formation continue de la Fédération des cégeps et directrice de la formation continue et des services aux entreprises du Cégep Marie-Victorin 

Il m’apparaît que Mme Le Courtois, qui signe ce texte au nom de certains comités de parents-étudiants, voit dans un message publicitaire de 15 secondes des éléments qui ne s’y trouvent pas, en plus d’y projeter tous ceux qu’elle voudrait y voir. Ce qui donne un peu l’impression que cette publicité constitue un véhicule très utile pour faire valoir des revendications qu’il serait par ailleurs légitime d’exprimer dans un autre contexte, plus approprié.

Remettons les choses en perspective. Il n’est pas question ici d’une politique de la famille, d’une stratégie éducative ou d’une quelconque invitation à un débat de société, mais bien d’une publicité télévisée de 15 secondes visant exclusivement à inciter les adultes à profiter des services de formation continue qui leur sont offerts au cégep. Car les adultes sont encore trop peu nombreux à venir se former, se perfectionner ou se recycler au cégep, alors que 67 % des 271 000 nouveaux emplois qui seront créés d’ici 2018 — donc plus de deux emplois sur trois —, nécessiteront une formation postsecondaire, d’après Emploi-Québec.

Que le concept de cette annonce n’embrasse pas toutes les causes, n’apporte pas de réponse à des situations problématiques ou n’améliore en rien « le sort des parents-étudiants », comme l’écrit Mme Le Courtois, est tout ce qu’il y a de plus normal, car ce n’est pas là son objet. L’histoire que « raconte » cette publicité peut plaire ou non, tout comme on peut s’y reconnaître ou pas. Ce qui est certain, cependant, c’est que tous les personnages ne peuvent pas jouer dans toutes les histoires tout le temps.

En matière de conciliation famille-études, puisque c’est sur cette question que Mme Le Courtois aurait préféré voir porter le message publicitaire, les cégeps offrent différentes solutions qui vont de l’implantation de garderies au soutien psychosocial, en passant par des mesures d’aide financière pour les familles monoparentales et d’autres mesures locales. La conciliation famille-études représente une réalité importante qu’ils considèrent avec le même sérieux qu’ils mettent à favoriser la réussite éducative de tous les étudiants tout en constituant pour eux un milieu de vie soutenant et stimulant. 

Mais, dans le cas qui nous occupe, c’est-à-dire la campagne publicitaire des services de la formation continue de tous les cégeps, le message s’adresse à moi si je suis un adulte, n’importe quel adulte, quelle que soit ma situation. Ce message, il m’apprend que je peux faire mon retour au cégep, parce que les services de la formation continue des 48 cégeps sont en mesure de m’offrir ce dont j’ai besoin pour m’accomplir personnellement et professionnellement.

Chercher un autre sens à ce message publicitaire serait, dans le meilleur des cas, une extrapolation maladroite, et dans le pire, une interprétation tendancieuse.