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Réplique au texte d’opinion d’un groupe de professeurs du Cégep de Saint-Hyacinthe, Manifeste pour un Québec éduqué, paru dans Le Devoir du 3 juin 2011.

Par Jean Beauchesne, président-directeur général de la Fédération des cégeps

Que faut-il comprendre de la sortie catastrophiste des auteurs du Manifeste pour un Québec éduqué, qui donnent l’impression que la réussite scolaire au collégial s’obtiendrait au détriment de tous les standards de qualité? Comme maisons d’éducation rigoureuses, les cégeps mobilisent leurs énergies, et cela depuis des années, pour que le plus grand nombre possible de jeunes et d’adultes réussissent et obtiennent leur diplôme. Toutefois, les cégeps ne poursuivent pas cet objectif au prix d’une diminution de l’accessibilité, des exigences ou de la qualité de la formation et du diplôme. Maintenir un haut niveau de qualité est un principe incontournable que les cégeps ont toujours défendu et qu’ils continueront de défendre. Laisser entendre le contraire, c’est inexact et c’est trompeur.

Pour les auteurs du Manifeste, ne pas se résigner à l’échec équivaudrait à une « nouvelle religion » dont les effets sur la qualité de la formation et du diplôme seraient négatifs. Je ne vois pas du tout les choses de cette façon. Et ce n’est pas du tout de cette façon dont les choses se passent dans les cégeps. En un mot, les opinions formulées dans le Manifeste ne reflètent pas la réalité collégiale.

De l’accès au succès

La question de la réussite des études collégiales, et des manières de la soutenir, ne date pas d’hier. Depuis les années 90 au moins, les attentes de la société québécoise à l’égard du cégep portent non seulement sur l’accès, mais aussi sur le succès. Et c’est là une excellente chose. L’accessibilité au cégep étant elle-même une réussite, on a pu se mobiliser résolument pour le succès des étudiants qui arrivent au collégial avec des profils de plus en plus diversifiés.

Cela fait déjà dix ans que les cégeps, en vue de favoriser la persévérance scolaire et l’obtention du diplôme, élaborent des plans de réussite auxquels le personnel est étroitement associé, notamment les enseignants. Parmi les mesures significatives de ces plans figure la « pédagogie de la première session », qui vise à accorder une attention particulière aux jeunes lors de leur premier trimestre. Il ne s’agit pas là d’une « dernière trouvaille », comme le prétend le Manifeste, mais bien d’une formule éprouvée dans les collèges québécois comme américains, pour tenir compte de l’étape charnière du passage entre l’école secondaire et le cégep, qui est aussi celui de l’adolescence à l’âge adulte.

Viser la réussite du plus grand nombre, c’est l’affaire de toute la communauté collégiale, au premier chef des enseignants. C’est aussi, bien entendu, l’affaire de l’étudiant lui-même, premier responsable de sa réussite. Viser et soutenir la réussite, cela demande de la constance et de l’obstination. Cela demande aussi une solide conviction : celle que l’étudiant peut réussir et obtenir son diplôme. C’est en ce sens que travaillent les directions des 48 cégeps, qui agissent elles aussi pour un Québec toujours plus éduqué.