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par Bernard Tremblay, président-directeur général de la Fédération des cégeps

Nous aspirons tous à un niveau de vie confortable. Les parents se préoccupent de l’avenir de leurs enfants dès leur naissance et espèrent que ceux-ci accéderont à une vie meilleure que la leur. Encore récemment, l’adage populaire « qui s’instruit s’enrichit » était partagé par la majorité des citoyens. Plusieurs d’entre eux croyaient en effet que l’éducation était la clé d’un avenir meilleur et cela se reflétait dans les choix parentaux et ceux de la société. Il est moins fréquent de l’entendre de nos jours et on peut finir par croire que ce formidable élan en faveur de l’éducation, qui a caractérisé le Québec des années 60 et 70, a perdu de son lustre.

Guy Rocher, illustre membre de la Commission Parent, rappelait que la valeur de la démocratisation de l’éducation était si forte au moment de la Révolution tranquille qu’elle avait réussi à l’emporter malgré la résistance de la toute puissante Église catholique. Après des années de rigueur budgétaire en enseignement supérieur, on peut penser que cette croyance a pâli aux yeux des Québécois.

Une étude toute récente réalisée par la Chaire en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke, intitulée S’instruire, c’est s’enrichir [1], démontre clairement que l’éducation est la clé de la prospérité. Loin d’être une simple perception, cela se confirme dans les chiffres. Ainsi, les auteurs François Delorme et Luc Godbout affirment, preuve à l’appui : « Lorsqu’on tente de cerner les sources de consolidation de la classe moyenne au Québec de 1976 à 2011, il ne fait aucun doute que le niveau de scolarité est un des facteurs cruciaux d’explication. » Un autre constat s’impose dans leur étude : « l’adage populaire qui veut que ˝ s’instruire, c’est s’enrichir  ̏ reste aujourd’hui plus vrai que jamais ».

Les résultats présentés dans cette étude démontrent de façon convaincante que l’obtention d’une éducation de niveau secondaire et postsecondaire représente l’un des moyens les plus sûrs d’acquérir une autonomie financière, d’augmenter son niveau de vie et d’accéder à la classe moyenne, et même au-delà. Un niveau d’éducation équivalant à des études postsecondaires, excluant le baccalauréat pour le revenu principal, fait passer la part des ménages dans la classe moyenne de 21 % en 1976 à 55 % en 2011. Une plus grande scolarisation reste assurément le meilleur gage pour aspirer à la classe moyenne et sortir de la tranche des faibles revenus.

À l’approche des choix budgétaires annuels du gouvernement, nul doute que cette étude fait réfléchir. Alors que l’économie mondiale se transforme, que les enjeux de rareté de la main-d’œuvre et de l’arrivée de l’industrie 4.0 sont au cœur de nos préoccupations économiques, le Québec doit poser des gestes importants qui influenceront sa prospérité et permettront à cette classe moyenne québécoise de se maintenir.

Les cégeps du Québec sont à l’origine de cette progression extraordinaire de la classe moyenne et demeurent la clé de voûte du système d’éducation par leur présence sur tout le territoire québécois. Car, redisons-le, c’est au Québec, avec l’arrivée des cégeps, que ce gain de scolarité a été le plus marquant au Canada.

 

[1] S’instruire, c’est s’enrichir : Le niveau de scolarité joue-t-il un rôle dans l’accès à la classe moyenne au Québec? Étude réalisée par François Delorme et Luc Godbout de la Chaire en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke, février 2017.